« Revivre » en communion l’attente des Juifs il y a deux millénaires : c’est le sens de la commémoration à laquelle la célébration des messes du temps de l’avent nous convie. Cela peut aussi nous aider à vivre l’attente du retour de Jésus car la naissance de Jésus est bien la preuve que Dieu tient toujours ses promesses voire les dépasse. Même s’il faut attendre cet accomplissement. Les 2es lectures aussi peuvent nous accompagner dans cette attente, en nous exposant divers aspects du mystère du temps de l’avent.
Ce mystère du temps de l’avent est la pieuse et joyeuse attente que nous sommes invités à vivre en nous préparant à commémorer la naissance de Jésus (célébration de Noël) et en tournant nos cœurs vers le retour de Jésus à la fin des temps. Approfondir la connaissance de l’objet de notre attente peut nous aider aussi à patienter. Voyons ce qu’il en est pour l’année B.
1er dimanche (1 Co 1, 3‑9) : Premier objet de notre attente : « Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ » (cf. v. 7). Une belle façon de lire les Épîtres de Paul est de les lire comme s’il nous les avait personnellement adressées. Ainsi nous pouvons comprendre que les bases et les indices de la révélation attendue se trouvent dans la Parole de Dieu. L’attente de la révélation nous invite à creuser la Parole de Dieu pour mieux savoir à quoi s’attendre. Ce faisant nous en recevons toutes les richesses et la connaissance de Dieu.
2e dimanche (2 P 3, 8‑14) : Notre pape François nous interpelle depuis quelques années à (re)découvrir notre mission de baptisés-confirmés. Pierre nous dirait : « Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. » (1 P 3, 15‑16). Cette espérance, Pierre la nomme dans cet extrait de sa deuxième lettre : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice » (2 P 3, 13). Cette promesse mérite bien que nous patientions pour sa réalisation et tentions de préparer, favoriser, son accomplissement : Pierre nous y encourage.
3e dimanche (1 Th 5, 16‑24) : C’est LE Saint qui doit revenir et auquel nous sommes appelés à nous unir intimement. Nous savons bien que ceux qui s’assemblent sont ceux qui se ressemblent. Aussi, une bonne préparation à cette union à Jésus est de tenter de notre mieux de lui ressembler, ce que Paul nous explique aujourd’hui. Il nous encourage : « Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la venue du Seigneur » (1 Th 5, 23).
4e dimanche (Rm 16, 25-27) : Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manifesté (cf. v. 25‑26). Dans l’antiquité, une connaissance dont on ne peut pas tout expliquer est nommée « mystère », reconnaissant ainsi humblement qu’on ne peut pas tout en connaître. Toutefois il nous est toujours possible de plonger plus profondément dans cette connaissance.
« Les deuxièmes lectures développent les différents aspects du mystère du temps de l’avent » (Présentation générale du lectionnaire romain, n. 93.)
D’année en année (A, B et C), les lectures tirées de l’Ancien Testament (1re lectures) sont choisies parmi les prophéties relatives au Messie et aux temps messianiques vraisemblablement pour s’harmoniser avec l’Évangile de chaque dimanche. Ainsi en est-il de l’année B.
1er dimanche (Is 63, 16b‑17.19b ; 64, 2b‑7) : Au cœur de l’Exil, le peuple de Dieu découvre que le péché coupe de Dieu et de sa grâce. Il se découvre abandonné à lui-même, à la merci des forces environnantes, de ses propres pulsions destructrices. Par le prophète, il se met à regretter le temps béni où il vivait sous le regard de son Dieu, en communion avec lui. C’est cette qualité de relation que nous sommes invités à vivre : jusqu’au cœur de notre quotidien.
2e dimanche (Is 40, 1‑5.9‑11) : Isaïe invite le reste du peuple en Terre Promise à accueillir le retour des exilés, par l’image de la préparation de la route de gloire. Cette image sera reprise dans l’Évangile du même dimanche par Jean le Baptiste (cf. article de la semaine précédente). Isaïe nous fait aussi découvrir que la Gloire de Dieu est manifestée par ce retour des exilés. C’est un Dieu éminemment solidaire de nos expériences humaines qu’Isaïe nous invite à découvrir, à contempler, à accueillir au cœur de nos vies.
3e dimanche (Is 61, 1‑2a.10‑11) : Isaïe, un des prophètes consacrés « par l’onction » (oint, messiah en hébreux, christos en grec) dialogue avec le peuple de Dieu, Israël. Les deux premiers versets (1‑2a) parlent de la mission qu’il reçoit de Dieu pour Israël. Les deux derniers versets (10‑11) sont le début d’une réponse que le prophète fait à Dieu de la part du peuple. La Tradition recevra la longue prophétie (Is 61, 1‑9) qui s’applique à Isaïe, évoque sa mission et annonce la fin de l’exil, comme une annonce de la mission du Messie qui sera tant attendu.
4e dimanche (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16) : David n’était pas un roi parfait. Qui le serait devant Dieu ? Pourtant Dieu l’aime car David s’attache à servir Dieu de son mieux et tisse avec Lui une relation de profonde affection. Dieu promet à David qu’il règnera par un successeur et pour toujours. Ce « fils de David » (cette expression réfère à un des descendants de David) aura une relation filiale avec Dieu. « Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison (expression qui désigne la famille de David et sa descendance) et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. » Quelles belles promesses Dieu fait à David, pour notre bien ! Alors que les bulletins de nouvelles vantent les exploits du Malin, ne sommes-nous pas rassurés que celui que Dieu a choisi pour prendre soin de nous, nous protéger, règnera pour toujours ?
En apprenant à décrypter ces textes presque trois fois millénaires, ne sommes-nous pas en train de découvrir qui est véritablement notre Messie, notre Sauveur ? N’est-ce pas là une belle et bonne façon de nous préparer à son retour ? à Lui préparer une place de choix dans nos cœurs ?
Le temps de l’avent, nous l’avons vu dimanche dernier, vise à nous permettre de commémorer la première venue de Jésus : irruption de l’éternité dans le cours du temps. Par cette commémoration, nos âmes et nos cœurs sont tournés vers l’attente de l’ultime retour de Jésus(fin des temps).
Nous sommes invités à vivre cette double attente de façon pieuse et joyeuse.
Pour nous aider à atteindre tous ces objectifs, la liturgie dispose d’un moyen très puissant : puiser dans la Parole de Dieu. Nous allons voir ce dimanche et les deux autres à venir, comment le « choix éditorial » opéré par la liturgie catholique dans la Bible, pour les célébrations dominicales de l’avent, permet dans la dynamique de l’avent.
Ce dimanche, nous aborderons le cheminement proposé par les choix des extraits d’évangiles. Dimanche prochain nous ferons la même démarche pour les choix de 1res lectures, finalement, le dernier dimanche de l’avent, nous le ferons avec le choix des 2e lectures.
Le cheminement proposé par les textes est commun aux années A, B et C (en italique dans les paragraphes suivants). Cependant d’une année à l’autre, d’un évangéliste à l’autre, d’une lecture à une autre, les sujets abordés prennent une teinte particulière.
1er dimanche : Marc souligne que Jésus nous invite à rester éveillés pour ne pas être surpris par le retour du Christ à la fin des temps (cf. Mc 13, 33). Ce n’est pas dans l’anxiété que Jésus nous invite à entrer mais dans une attente confiante : « il a donné tout pouvoir à ses serviteurs » (Mc 13, 34) ; et active : il a « fixé à chacun son travail » (idem).
2e dimanche : Le Baptiste interpelle par sa prédication « Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 3). Lui aussi nous invite à cette attente active de la venue du Messie en utilisant l’image de la route de gloireque l’on préparait pour le retour d’un roi victorieux. En effet, en Mésopotamie comme en Égypte, les rois qui revenaient d’une campagne victorieuse paradaient au cœur de leur peuple, assis sur leur trône placé au sommet d’un char monumental tiré par de nombreux vaincus. Cette route devait être plane, large, exempte de tout accident pour que la parade se déroule bien. C’est ce genre de voie que nous sommes invités à ouvrir pour le retour du Roi en gloire au plus profond de nos cœurs.
3e dimanche : La prédication de Jean Baptiste continue. À propos du Messie, il annonce : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (cf. Jn 1, 26). Ne sommes-nous pas appelés nous aussi à approfondir cette connaissance de Jésus et surtout notre relation à lui ?
4e dimanche : Parmi les événements qui précédent la naissance de Jésus, Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus et précise : « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père » (Lc 1, 32).Ainsi, Jésus remplit effectivement la promesse faite par Dieu au roi David par le prophète Nathan : « je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté » (2 S 7, 12). N’est-ce pas rassurant pas de savoir que Jésus règne pour toujours et que sa royauté est rendue stable par le Tout-Puissant ?
Pour nous aider à remplir les objectifs du temps de l’avent, la liturgie puise à la source, trie dans son trésor pour en sortir les joyaux qui éclaireront ce temps.
La Source, le Trésor de la liturgie et de l’Église, c’est la Parole de Dieu !
Le temps (liturgique) de l’avent, comme le temps de Noël, le carême et le temps de Pâques, est un temps extraordinaire. Selon l’étymologie du mot « extraordinaire », ces quatre temps se situent donc hors du temps ordinaire.
Le temps ordinaire, selon le premier sens de son nom, est ordonné. Toutefois, pour comprendre ce qu’est le temps ordinaire, il faut décrire l’ordre selon lequel il est organisé. Le temps ordinaire, en une année, nous fait commémorer les gestes, les rencontres, les paroles, les enseignements de Jésus tout au long de sa vie publique qui a duré trois ans d’après l’Évangile selon saint Jean.
Temps de l’avent et carême partagent la caractéristique d’être des temps de préparation le premier au temps de Noël et le second au temps de Pâques.
La liturgie nous invite à commémorer, à célébrer et saint Anselme affirmait qu’elle célèbre ce que nous croyons. Aussi recevons chaque commémoration dominicale comme une interpellation à approfondir notre connaissance de la foi qui nous rassemble et nous unis à Dieu.
Deux raisons font du temps de l’avent un temps de pieuse et joyeuse attente. Ces deux raisons constituent aussi la double caractéristique de ce temps liturgique.
1re caractéristique : le temps de l’avent nous prépare au temps de Noël pendant lequel nous commémorons le premier avènement (ou venue) du Fils de Dieu parmi les êtres humains.
2e caractéristique : par le souvenir de la naissance de Jésus, nos âmes sont tournées vers l’attente du 2e avènement du Christ, à la fin des temps. La naissance de Jésus est la promesse qui a été longuement attendue par le peuple de Dieu. Dieu l’a remplie il y a deux mille ans. Assurés en cela que Dieu remplit toujours ses promesses, peu importe le temps, notre attente du retour de Jésus à la fin des temps peut être remplie d’espérance en plus d’être joyeuse et pieuse.
La joyeuse commémoration de la première venue de Jésus (sa naissance à Bethléem) et l’attente de son retour à la fin des temps, nous invitent aussi à une conversion : nous décentrer de nos préoccupations quotidiennes pour accorder plus d’attention à la venue de Jésus dans notre vie au quotidien.
Jésus se présente à nous régulièrement et dans les situations ordinaires de nos vies. Sommes-nous capables d’être conscients de ces visites aimantes dont nous fait la grâce Notre Seigneur ?
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