Les premiers pas de la paroisse remontent à 1677 sous le nom de Paroisse St-Louis-du-Haut-de-l’Île. Bien que nous ne connaissions pas l’emplacement exact, une première chapelle a été bâtie en 1685 à la Pointe Caron par le prêtre François D’Urfé. Elle se serait située près du Yatch Club de Baie D’Urfé aujourd’hui. Par contre, il y a aussi eu la possibilité que des célébrations aient été faites dans la résidence privée de Jean de Lalonde; des écrits mentionnent un baptême fait par l’abbé Pierre de Rémy, de la paroisse de Lachine, et lui-même aurait utilisé l’expression « là où je fais des messes habituellement » en parlant de la dite résidence. Jean de Lalonde aurait par contre été inhumé dans l’enceinte de l’église à sa mort.
La paroisse a été desservie par MM. D’Urfé et Rémy entre 1677 et 1687. En 1687, il y eu un massacre à la Baie D’Urfé, ce qui a brusquement mis fin à la mission du Haut-de-l’Île. La colonisation fut alors retardée. Les prêtres des paroisses avoisinantes venaient de temps à autre y célébrer les différentes messes pour le peu de gens qui restaient encore dans les environs.
Puis en 1703, M. l’abbé René-Charles de Breslay est nommé curé de la paroisse St-Louis-du-Haut-de-l’Île. C’est alors que l’ouverture officielle des registres de la paroisse se fait (les registres des années précédentes furent perdus au cours des années). En 1711, une chapelle fut alors construite sur l’Île aux Tourtes bien qu’un autre emplacement ait été choisi (sur le bord des rapides, là où le passage des traiteurs et des Amérindiens était fréquent).
Suite à un événement où M. l’abbé de Breslay eut un petit accident sur la glace, il aurait promis à Ste-Anne de lui bâtir un temple s’il venait à s’en sortir vivant. Une deuxième église fut donc construite en 1714 non loin de l’emplacement de l’église actuelle. En 1717, M. l’abbé Dépéret, de la paroisse de Pointe-Claire, remplace l’abbé de Breslay au titre de curé de la paroisse, ce dernier étant malade. En 1721, il en obtient le contrôle absolu. Il n’est pas clair pour combien de temps l’abbé Dépéret resta curé de Ste-Anne. Beaucoup de documents de cette période ont été perdus au fil des ans. Par contre entre 1767 et 1796, la paroisse est desservie non seulement par le curé de Pointe-Claire, mais aussi par celui de Ste-Geneviève. Et probablement qu’elle le sera pour les années à venir puisque nous devons attendre jusqu’en 1858 pour que la paroisse soit prise en charge par l’abbé Georges Chèvrefils. Il en sera le curé jusqu’à sa mort en 1903, ce qui implique que son mandat est celui qui fut le plus long dans l’histoire de la paroisse. L’abbé Chèvrefils aimait sa paroisse et il en prit grand soin tout au long de son mandat. Les paroissiens le lui rendaient bien.
En 1853 commence la construction de l’église actuelle. En 1857, Mgr Bourget bénit cette nouvelle église. Sa construction ne se terminera qu’en 1857. En 1889, le conseil des marguilliers de la paroisse s’entendent pour remplacer la vieille cloche des tout débuts (qui date de 1714). La cloche sera remplacée par trois cloches de grandeur différentes. Leur fabrication reviendra à la compagnie JNO. B. Rose & Co. de Montréal.
Ces trois cloches portent chacune un nom :
- la plus petite se nomme Georgius! en l’honneur du curé Chèvrefils. Elle pèse 800 livres (363 kilos) et est placée du côté est, celui de la rue de l’Église. Elle produit la note La et cette inscription est gravée dessus « Paroisse Ste Anne de Bellevue/Anno Domini! 1889/ Georgius!/Gloria in excelsis Deo et in terra/Pax hominibus/Bonae voluntis ».
- la deuxième cloche porte le nom de Leo! Eduardus! En l’honneur du pape Léon XIII et de l’évêque de Montréal Charles-Édouard Fabre. Elle pèse 1 200 livres (544 kilos). Elle est placée du côté ouest, celui de la rue Marguerite-Bourgeois. Elle produit la note Sol et cette inscription est gravée dessus : « Paroisse de Ste Anne de Bellevue/ Anno Domini! 1889/ Leo! Eduardus! Cantate Canticum Novum Bene/ Psallite In Vociferation Ps 32 ».
- la troisième est aussi la plus lourde, elle porte le nom de Maria! Anna! Joseph! Et pèse 1 800 livres (816.5 kilos). Elle est placée sur le devant de l’église, face au lac. Elle produit la note Mi et cette inscription est gravée dessus : « Paroisse Ste Anne de Bellevue / Anno Domini! 1889 / Maria! Anna! Joseph! / Venite Exultemus Domino : Laudat Dominum / In Cymbalis Benesonantibus ».
L’installation et la bénédiction des cloches se feront le 26 juillet 1890 lors des célébrations de la Fête de Ste-Anne par Mgr Bourget, archevêque de Montréal, en compagnie du curé Chèvrefils. La vieille cloche sera refondue en une cloche fournie au monastère de la trappe d’Oka.
Maintenant que l’église est dotée de nouvelles cloches, elle se dote d’un orgue en avril 1891. Il est l’un des plus anciens de Montréal et est l’œuvre du facteur américain Samuel Warren. L’instrument provient de l’église des Récollets de Montréal où il avait été installé au milieu du XIXe siècle. Puis, il a été transporté à la chapelle Notre-Dame-des-Anges en 1867 pour ensuite avoir été acheté par la paroisse de Ste-Anne-de-Bellevue.
La construction du 2e presbytère, celui-là même que nous connaissons aujourd’hui, a débuté en 1890, le premier presbytère ayant subi l’usure du temps au fil des années.
La première église (située sur l’emplacement de l’ancien couvent devenu une habitation à loyer modique pour personnes âgées) fut détruite en 1899. Elle était alors utilisée comme maison d’école et était occupée par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame depuis 1859. Dans les années 1930, l’intérieur de l’église actuelle fut rénové suivant les indications du Concile Vatican II et le fut de nouveau dans les années 1960 pour devenir tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Bien que la paroisse ait plus de 300 ans, la célébration de la Fête de Ste-Anne est beaucoup plus jeune. Elle remonte aux années où le curé Chèvrefils était en charge de la paroisse à la suite d’événements extraordinaires qui se sont déroulés en mai 1865. Plusieurs versions ont été entendues quant à ces événements. En voici une :
« Seize barges étaient montées par environ cinquante hommes, qui s’en allaient à la dérive, emportées par l’impétueux torrent que forme l’Ottawa. C’était la mort inévitable pour tous ces malheureux. Du rivage, le curé, entouré de toute la population angoissée, lançait aux naufragés la dernière et suprême bénédiction. C’en était fait, lorsque l’une des barges vint s’abîmer contre un des pilliers du pont du chemin de fer du Grand Tronc. La barge fut mise en pièces et ses charpentes disloquées formèrent heureusement un barrage temporaire qui arrêta les autres. Profitant de cette circonstance, des citoyens dévoués escaladèrent le pontet, à l’aide de cordages, happèrent l’un après l’autre tous les navigateurs qui, selon les caprices du courant acharné, passaient d’une barge à l’autre. Seul le capitaine retardait son sauvetage, essayant de sauver ses provisions. Il fut alors englouti. Selon les témoignages de l’époque, « un cri poignant s’échappa de toutes les poitrines, et le bon curé s’agenouilla au milieu des ses fidèles disant à haute voix les psalmodies de la mort ». Et soudain… un torse surgit au milieu du torrent. C’était le capitaine… Englouti sous les eaux et sentant la mort qui approchait, il se serait dit mentalement « Jésus, pardonnez-moi, sainte Anne, sauvez-moi! » Et il fut rescapé par un bateau de secours qui approchait… »
Peu importe les versions entendues, le curé Chèvrefils a fait la promesse de tenir une fête d’action de grâce en l’honneur de la patronne des navigateurs le 26 juillet. La première eu lieue en 1865 et fut accompagnée d’une cérémonie bien spéciale. Devant l’autel de la nouvelle église dont l’intérieur est décoré de guirlandes et de couronnes de verdure, le curé annonce le transfert du tableau miraculeux de Sainte-Anne de la première à la seconde église. Le tableau est porté en cortège sur un brancard décoré de verdure que soulève quatre des plus anciens habitants de la paroisse. Le tableau fut posé au-dessus du maître-autel.
Le tableau de Ste-Anne a été peint dans les années 1690 par Pierre LeBer, frère de Jeanne LeBer, célèbre recluse. Il représente « l’éducation de la vierge », c’est-à-dire Ste-Anne enseignant à sa fille Marie. Il l’avait été pour une chapelle Sainte-Anne construite à la Pointe St-Charles, à Montréal. À la mort de Pierre LeBer en 1707, les sulpiciens s’occupent de l’entretien de cette chapelle. Ils auraient alors fait don de la toile à la paroisse de Ste-Anne-de-Bellevue vers les années 1760. Elle a été retouchée au début du XXe siècle par mère Ste-Militime de la Congrégation Notre-Dame.
Une particularité du tableau est la présence de trois hommes en canot dans un coin du tableau. La légende veut que ces trois hommes fussent prêts à donner leur vie sur les eaux bouillonnantes des rapides. Comprenant que tous leurs efforts étaient vains pour conquérir ces eaux et sentant la mort venir, ils se seraient recommandés à Ste-Anne. C’est alors que leur canot se mit à dériver vers la terre et les déposèrent tout doucement sur le rivage malgré les nombreuses fuites du canot. Les trois hommes sont donc allés se prosterner dans l’église en remerciant le ciel de leur délivrance. Ils racontèrent qu’ils devaient leur salut à la protection de la sainte patronne des voyageurs, Ste-Anne; aussitôt après leur prière, ils avaient vu une femme vêtue de blanc, le front ceint d’une auréole éclatante et debout dans la pince de leur canot, qui les guidait vers le rivage.
Ce tableau orne maintenant, suite à un prêt de la paroisse, le chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours dans le Vieux Montréal.
1663 : les sulpiciens deviennent seigneurs de l’île de Montréal.
Décennie de 1670-1680 : ils concèdent 5 fiefs à diverses personnes dont celui de Haut-de-l’île.
1677 : la paroisse St-Louis-du-Haut-de-l’île est érigée et M. l’abbé Pierre Rémy en devient le premier curé.
1685 : une chapelle est bâtie à la Pointe Caron de Baie d’Urfé (près du Yatch Club actuel), par M. D’Urfé, mais personne ne connait l’emplacement exact. En 1683, un mandement des évêques parle de célébrations dans une maison privée; un baptême a été célébré dans la maison de Jean de Lalonde et elle est indiquée par le curé Rémy comme étant le lieu où il célèbre les messes. Il a été mentionné que l’enterrement de Jean de Lalonde a été fait dans l’enceinte de l’église.
1687 : massacre de la Baie d’Urfé qui retardera le développement de l’Ouest de l’Île et qui mettra fin abruptement à la 1ère mission.
1687-1703 : la Paroisse St-Louis-du-bout-de-l’Île est alors desservie par les curés des paroisses avoisinantes.
1703 : M. l’abbé René-Charles de Breslay est nommé curé de la Paroise St-Louis-du-Haut-de-l’Île à la suite de M. l’abbé Rémy. C’est alors qu’il y a ouverture officielle des registres de la paroisse (les registres d’avant cette date se sont perdus au fil des années).
1711 : une chapelle fut construite sur l’Île aux Tourtes bien qu’un autre emplacement avait été décidé (sur les bords d’un rapide qu’empruntaient traiteurs et Amérindiens).
1714 : une 2e église est bâtie non loin de l’emplacement actuel.
1717 : M. l’abbé Dépéret, de la paroisse de Pointe-Claire, remplace M. l’abbé de Breslay lors d’une absence prolongée et en 1721 obtient le contrôle absolu de la Paroisse de Ste-Anne.
1767-1796 : la paroisse est desservie par les curés de Ste-Geneviève et Pointe-Claire.
1792 : les sulpiciens concèdent le terrain à la paroisse, à la Fabrique et au curé et à ses successeurs.
1820 : la première église est rallongée d’une vingtaine de pieds.
1853 : la construction de l’église actuelle commence.
1857 : Mgr Bourget bénit l’église.
1858 : M. l’abbé Georges Chèvrefils prend en charge la paroisse. Son mandat durera jusqu’à sa mort en 1903 (mandat qui dure environ 45 ans).
1859 : construction du presbytère.
1865 : première célébration de la Fête de Ste-Anne le 26 juillet.
1875 : la construction de l’église est complétée.
1889 : remplacement de la vieille cloche des tout débuts. Le conseil des marguilliers s’entendent pour la fonte de trois cloches.
1890 : les nouvelles cloches sont installées et bénites.
1891 : installation de l’orgue.
1899 : destruction de la 1ère église (depuis 1859, elle servait de maison d’école et était occupée par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame).
Années 1930 : l’intérieur de l’église actuelle a été refait, suivant les conseils du Concile Vatican II de même qu’au courant des années 1960 pour être ce qu’il est maintenant.
1703-1719 Monsieur de Breslay
1719-1726 Élie Deperet
1727-1727 Jacques Joseph Gladel
1727-1728 C. De la Godalie
1728-1728 Jean Matis
1729-1731 Jean Baptiste Gay des Enclaves
1731-1734 Jean Matis
1734-1735 Élie Deperet
1735-1740 Pierre Sartelon
1740-1742 Élie Deperet
1742-1747 Simon Louis Perthuis
1747-1753 Élie Deperet
1753-1754 Mathieu Gullon
1754-1757 Élie Deperet Décédé à Ste Anne le 17 avril 1757
1757-1757 Jean Claude Mathevet
1758-1768 Pierre Sartelon
1768-1781 Curés de Ste-Geneviève et Pointe-Claire
1781-1790 Pierre Conefroy Curé de Pointe-Claire
1790-1797 Frcs Joseph Cazaneuve avec desserte de l’Ile Perrot
1797-1802 Pierre Gilbert
1802-1803 Jean Baptiste Dumouchel Curé de Ste-Geneviève
1803-1830 Barthélémy Fortin Curé de Pointe-Claire
1831-1832 Pierre Ricard Curé de Pointe-Claire
1832-1839 Pierre J.de Lamothe
1840-1844 Amable Brais
1844-1848 Frcs-Marie Lamarre
1848-1850 Edouard Chevigny
1850-1852 Neyron (inconnu)
1852-1854 Jouis-Joseph Huot
1855-1858 Joseph-Trefflé Lasnier
1858-1903 Georges O. Chevrefils Décédé 19 avril 1903, caveau église Ste Anne
1903-1911 G.L.Forbes
1911-1918 J.A.Stanislas Perron décédé 14 mars 1918 à Ste Anne
1918-1924 Georges H. Chartier
1924-1939 J. Baptiste Aubry décédé Lachine 24 mars 1945, inhumé caveau Église Ste Anne
1939-1949 Emmanuel Charlebois
1949-1960 Georges Therrien
1960-1971 Lucien Valois
1971-1981 Jean Legault
1981-1985 Rolland Litalien
1985-1992 Jean Désourcy
1992-1997 Roland Cormier
1997-1997 Gilles Chauvin vicaire
1997-2003 Pierre Bergeron
2004-2007 Robert Sirois
2007-2008 Jean-Ronald Mallette
2008-2011 Benoit Morrier
2011-2013 Mgr Roger Dufresne
2013- 2016 Michel De La Chevrotière
2016- 2018 Joseph Ntakirutimana
2018- 2019 Nicolas Niyonizigiye
2019- Mgr Roger Dufresne
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