Paroisse Ste-Anne-de-Bellevue

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Comment l’amour peut-il être commandement ?

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Pâques nous donne l’amour en commandement. Comment l’amour pourrait-il se vivre sur commande ? S’il est le cap de nos actions comme cela a été le cas pour Barnabé et Paul qui ont ajusté la visée de leur mission vers d’autres destinataires, ce qui a ouvert l’Église à l’entièreté de l’humanité.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/05/12/comment-lamour-peut-il-etre-commandement/

Notre Dame de l’Église, Bradi Barth, XXe s.

 Notre Dame de l’Église, Bradi Barth, XXe s. 

J’ai fais de vous la lumière des Nations

Jésus a fait de nous la lumière des Nations. Même si nous ne sommes pas des cent watts, Paul nous rappelle par cette citation d’Isaïe que Jésus compte sur nous pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la Terre où nous nous trouvons. Les miracles, ce n’est pas à nous de les faire, c’est à Lui qu’il revient de les faire, mais pour qu’Il puisse accomplir ces miracles promis par l’Évangile il nous faut Lui ouvrir le chemin du cœur de nos prochains.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/05/04/jai-fais-de-vous-la-lumiere-des-nations/

Barnabé et Paul entrée église St Panteleimon Nicosie République de Chypre Молли  2013  CC BY SA 4 0

Barnabé et Paul entrée église St Panteleimon Nicosie République de Chypre Молли  2013  CC BY SA 4 0 

Qu’est-ce qui relie « joie de la résurrection » et pardon ?

La liturgie dominicale reconnaît dans le temps pascal un temps de ferme espérance et de foi joyeuse qui évoque la nouveauté absolue du Christ (Présentation Générale du Lectionnaire Romain, n. 100). Pour cela, la Tradition universelle nous invite à ne pas lire l’Ancien Testament pendant cette fête de cinquante jours qui célèbre la résurrection du Seigneur. C’est de cela que vient l’habitude de lire les Actes des Apôtres en trois séries parallèles comme premières lectures aux messes dominicales, afin de commémorer la naissance de l’Église et d’accompagner l’Église primitive dans son témoignage et son développement (idem).


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/04/27/quest-ce-qui-relie-joie-de-la-resurrection-et-pardon/

Arrestation des Apôtres f 232r  Bible Ottheinrich (Cgm 8010) miniature de Matthias Gerung XVIe s

Arrestation des Apôtres f 232r  Bible Ottheinrich (Cgm 8010) miniature de Matthias Gerung XVIe s

Joyeuses Pâques

Rapport au temps dans la liturgie, à quoi cette dernière nous invite à célébrer pendant le temps pascal ? Voici quelques questions auxquelles  ce texte tente de proposer des pistes de réponse.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/04/20/joyeuses-paques/

Le temps pascal miniatures du 16e s Quadriptyque de Stein W442 A D Walters Art Museum domaine public

Le temps pascal miniatures du 16e s Quadriptyque de Stein W442 A D Walters Art Museum domaine public

Méditation liturgique sur l’hymne des abaissement et de l’exaltation du Christ, de s. Paul aux Phili

Méditation liturgique sur l'hymne des abaissement et de l'exaltation du Christ, de s. Paul aux Philippiens, proposée comme synthèse de la célébration du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur et comme fil conducteur des célébrations de la Semaine Sainte de l'année C.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/04/12/meditation-liturgique-sur-lhymne-des-abaissement-et-de-lexaltation-du-christ-de-s-paul-aux-philippiens/

Fleur de la Passion, photo de Javier Redondo Gutierrez, 2015, licence Pixabay.

Fleur de la Passion, photo de Javier Redondo Gutierrez, 2015, licence Pixabay. 

Un roi selon le cœur de Dieu

Voici un commentaire sur le récit de l'entrée de Jésus à Jérusalem.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/04/08/un-roi-selon-le-coeur-de-dieu/

Entrée de Jésus à Jérusalem folio 96r Hymnaire arménien W.547  Yakob Pēligratc‘i Walters Art Museum

Entrée de Jésus à Jérusalem folio 96r Hymnaire arménien W.547  Yakob Pēligratc‘i Walters Art Museum

La misère et la miséricorde

Il arrive à un bon nombre de nos contemporains de penser que les Évangiles, c’est dépassé. C’est juste bon pour les trois tondus et deux pelés qui persistent contre vents et marées à aller à l’Église. Pourtant quand je regarde les passions soulevées par l’agression de l’Ukraine par la Russie, il me semble voir deux parties qui bataillent entre elles, et l’une d’elles s’en prend à une troisième qui n’a rien à voir avec tout cela, pour marquer son point. Plutôt que de s’entredéchirer sur les réseaux sociaux à savoir qui a raison, qui a commencé… laissons-nous inspirés par l’enseignement que Jésus a donné dans une situation semblable. 


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/03/29/la-misere-et-la-misericorde/

« Jésus et la femme adultère » peinture de Émile Signol XIXe s. domaine public via Wikimedia Commons

« Jésus et la femme adultère » peinture de Émile Signol XIXe s. domaine public via Wikimedia Commons

Un père qui aime comme une mère

Comment fonctionne une parabole ? Quel genre d’apprentissages elles nous font faire ? Des pistes de réponses et un peu plus dans ce commentaire de la parabole du Père prodigue.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/03/22/un-pere-qui-aime-comme-une-mere/

Le retour du fils prodigue, détail de la peinture de Rembrandt (1606–1669), domaine public

Le retour du fils prodigue, détail de la peinture de Rembrandt (1606–1669), domaine public

Si nous ne nous convertissons pas, nous ne verrons pas le règne de Dieu avant de connaître la mort

À quelle conversion Jésus nous appelle quand il nous dit : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 5) ? Une piste de réponse dans ce commentaire.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/03/16/si-nous-ne-nous-convertissons-pas-nous-ne-verrons-pas-le-regne-de-dieu-avant-de-connaitre-la-mort/

Le figuier stérile, peinture de Carl Rahl (1812–1865), domaine public

 Le figuier stérile, peinture de Carl Rahl (1812–1865), domaine public 

Certains d’entre nous ne connaîtrons pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu

Et si la prière nous aidait à garder le cap dans nos vies, nous permettait d’entendre le Père et la mère de Jésus nous enseigner à être disciples pour que nous vivions à la lumière de la transfiguration ?


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/03/13/certains-dentre-nous-ne-connaitrons-pas-la-mort-avant-davoir-vu-le-regne-de-dieu/

Transfiguration peinture de Duccio di Buoninsegna XIVe s. certains droits réservés, National Gallery

Transfiguration peinture de Duccio di Buoninsegna XIVe s. certains droits réservés, National Gallery

« On ne naît pas chrétien, on le devient » (Tertullien)

Devenir chrétien est un processus qui dure toute la vie. La foi est donnée par Dieu, gratuitement, à tous. Cependant, il nous revient d’honorer ce don en en approfondissant la connaissance par notre formation initiale et continue et ce, jusqu'à la fin de notre vie sur Terre.


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/02/23/on-ne-nait-pas-chretien-on-le-devient-tertullien/

Tertullien, gravure du XVIe s. d'André Thévet (Lyon, 1584), domaine public.

Tertullien, gravure du XVIe s. d'André Thévet (Lyon, 1584), domaine public.

Pour l’Amour de Dieu !

Agir « par amour de Dieu », agir « pour l’amour de Dieu » semblent des expressions usées, usagées… d'un autre siècle, d'un autre millénaire… Que signifient-elles pour nous aujourd'hui ?


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/02/18/pour-lamour-de-dieu/

Jésus enseignant aux foules gravure du XIXe de William FOSTER pas de restrictions de droits d’auteur

Jésus enseignant aux foules gravure du XIXe de William FOSTER pas de restrictions de droits d’auteur

Dieu peut-Il véritablement maudire ?

 Dieu peut-Il véritablement maudire? La toute-puissance de l’amour de Dieu n'est-elle pas parfaitement incompatible avec toute forme de malédiction?


Le commentaire d'évangile de dimanche prochain tente de proposer une piste de réponse à ces questions soulevées par les lectures du 6e dimanche du temps ordinaire de l'année C.  


Commentaire: https://guilletcfm.wordpress.com/2022/02/08/dieu-peut-il-veritablement-maudire/ 


Adam et Ève chassés du paradis, bas-relief, milieu du XVIe  Mont-Saint-Michel, 50-France, Pethrus

Adam et Ève chassés du paradis, bas-relief, milieu du XVIe  Mont-Saint-Michel, 50-France, Pethrus

Embarquez pour les périphéries

Pour le Pape François, l’Église devrait être en sortie, elle devrait se vivre aux périphéries de la paroisse, de la société, être à la rencontre de celles et ceux qui se sont sentis abandonnés par elle, voire trahis. Ce n’est pas le prêtre qui l’unique acteur de l’action de la paroisse mais toute l’Église, tous les membres de la communauté, chacun selon l’élan que Dieu lui a donné à son baptême, à sa confirmation, à chaque eucharistie. C’est le défi que le Saint Père a lancé aux paroisses il y a quelques années déjà.


L’Évangile d’aujourd’hui nous propose une vision plus ancienne de ce qu’est l’Église mais qui partage bien des points en communs avec l’interpellation de l’évêque de Rome.


Quand Jésus se met à enseigner sur les bords du Lac de Génésareth à Capharnaüm, il est peut-être précipité de parler d’Église déjà, mais nul doute que nous sommes témoins de ce qui figure parmi les premières actions de l’Église embryonnaire.


Cet épisode a quelque chose de capital pour notre vie ecclésiale car souvent le renouveau de l’Église se fait en revisitant les sources puis en adaptant, en ajustant à la réalité de notre temps, à celle de la culture dans laquelle nous baignons, la découverte que ce retour aux sources à permis.


Un certain nombre d’employés de Pierre sont dans sa barque ainsi que ses deux associés ou deux de ses associés : Jacques et Jean. Tous trois font partie des disciples de la première heure. Certains ont d’abord été disciples de Jean le Baptiste qu’ils ont quitté à l’invitation de ce dernier pour se mettre à la suite de Jésus que le Baptiste avait identifié en tant qu’Agneau de Dieu (Jn 1,29.36).


On a souvent dépeint Pierre comme un rustre, ignorant, sanguin. Cependant ce portrait semble assez injuste, si on se fie au quelques éléments que Luc nous donne à propos de Pierre. Pierre est plutôt un patron, un entrepreneur de son époque : s’il ne sait pas lire et encore moins écrire, ce qui n’est pas nécessaire pour faire des affaires à cette époque, nul doute qu’il sait très bien compter, qu’il sait parler aux hommes et sait les diriger. Aujourd’hui il compterait parmi les patrons d’une PME.


La barque de Pierre a rapidement été reconnue comme une image de l’Église. C’est probablement à cause d’elle qu’on parle de la nef quand on évoque la partie principale d’une église dans laquelle se rassemblent les fidèles : l’Église. En effet, cette partie souvent voutée ressemble à une barque placée à l’envers de façon à protéger les personnes qui se réfugient en dessous d’elle.


La barque de Pierre n’a rien d’un paquebot qu’ont le malheur d’évoquer bon nombre de nos monuments, ce n’est pas non plus une coquille de noix qui s’enfonce dans l’onde dès qu’on dépasse le nombre de deux personnes à bord.


D’après les recherches historiques, ce genre de barque était manœuvré par une dizaine d’hommes forts qui agissaient ensemble afin de la mener à bon port. Chaque mouvement de chacun compte. C’est par la cohésion dans les actions de chacun que la manœuvre s’effectue. Le moindre faux mouvement d’un seul membre de l’équipage a un certain potentiel de renverser la barque et de jeter son équipage à l’eau.


Le rôle du Capitaine est important car c’est par lui que se synchronise l’action de chacun, comme le chef d’orchestre synchronise le jeu des musiciens et apporte l’harmonie dans leur jeu.


Ce n’est pas anodin que Jésus demande à Pierre de faire avancer la barque au large, car c’est ce dernier qui mène la barque et la conduit. Cependant, c’est à tout l’équipage que le Seigneur demande de jeter les filets : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche » (v. 4).


Ainsi, dans l’Église, ce n’est pas seulement le prêtre qui est appelé à agir, mais toute la communion des baptisés. Le prêtre est celui en qui les baptisés devraient suffisamment faire confiance pour accepter de se rendre à la gueule des enfers. C’est ainsi que les Juifs du temps de Jésus percevaient une grande étendue d’eau qu’ils assimilaient à la mer. En effet, ils pensaient que sous l’eau de la mer se trouvait le monde des morts.


Sortir aux périphéries peut donner l’impression, pour beaucoup d’entre nous, de jouer avec les poignées de notre tombe, de nous détourner du principal : la célébration de la messe.


En réalité, ne pas aller aux périphéries, c’est couper l’élan que nous procure la messe qui, dans les dernières paroles du président, nous donne la mission de sortir pour bâtir la paix du Christ là où Il nous envoie, dans notre quotidien, dans nos périphéries.


Ces périphéries sont les zones d’inconfort religieux, de rencontres avec les personnes qui ne pensent pas comme nous. C’est là qu’elles commencent seulement. Car la véritable zone de mission, c’est la zone de continuation du ministère salvateur du Christ, le ministère de salut qui donne sens au nom de Jésus qui signifie : « Dieu sauve ». Ainsi aller aux périphéries signifie aller là où personne de la société ne souhaite se rendre pour prendre soin des personnes les plus vulnérables, celles qui sont le plus dans le besoin et même les plus écorchées.


Ces périphéries sont propres à chaque communauté, conséquentes à chaque charisme. Elles sont à discerner en communauté par un dialogue fructueux entre tous les membres de la communauté.


Ce n’est pas seulement le prêtre qui est appelé « à prendre des hommes » (v. 10), mais tous les membres de l’équipage, soit tous les baptisés.


Toute assemblée qui refusera d’avancer en eau profonde se condamne à mourir, car elle empêche le Christ de continuer son œuvre de salut et s’empêche d’aller puiser les forces qui la renouvelleront, qui lui redonneront vie.


Toute assemblée qui refuse de sortir de son église et d’aller aux périphéries transforme son église en sépulcre qu’elle blanchit comme les pharisiens blanchissaient les tombeaux des prophètes que leurs pères avaient assassinés.


Tu seras pécheur d’hommes mosaïque  parloir du Grand Séminaire de Montréal  Christophe Guillet 2007

Tu seras pécheur d’hommes mosaïque parloir du Grand Séminaire de Montréal  Christophe Guillet 2007

L’art de vivre dangereusement

                                              Commentaire de Lc 4, 21-30 — Dimanche 30 janvier 2022


Quand on explore la Bible, on peut trouver des passages qui nous choquent, qui nous donnent envie de la garrocher au bout de nos bras, toute Parole de Dieu qu’elle soit. On peut trouver des passages qui nous parlent au cœur et change notre vie à tout jamais et nous aident à devenir la personne que le Seigneur nous appelle à être. Bien d’autres réactions peuvent être vécues à la fréquentation de ces textes. Une de ces réactions que nous pouvons avoir avec certains passages est qu’ils nous semblent anodins à première vue, mais de lecture en relectures, d’année en année, ces passages nous conduisent à nous poser bien des questions.


C’est ce dernier genre d’expérience que je vis avec le passage de ce dimanche au point d’avoir consulté les notes de bas de page de six traductions différentes.


Au début, tous semblent acclamer Jésus (v. 22), puis l’ambiance tourne au vinaigre et tous veulent sa peau (v. 28). Qu’a fait Jésus pour susciter de telles réactions? Qu’a-t-il dit ou, alors, que n’a-t-il pas dit?


Même si 2 000 ans plus tard, il nous manque des codes culturels et sociaux, à tout le moins, pour bien comprendre, nul doute que Jésus ait été un peu provocateur avec les gens de Nazareth. Annoncer, comme il le fait, que tout prophète est mal accueilli dans son pays, si cela me semble manifestement provocateur, cela me semble tout de même pas mal léger pour susciter une réaction aussi vive des personnes présentes. D’un autre côté, j’ai de la difficulté à croire que Nazareth n’ait compté que des enragés parmi ses habitants, prêts à prendre le mors aux dents à la moindre provocation.


Comment recevoir ce passage? Je ne me permettrai pas de prétendre vous donner de cours. Car je suis bien embarrassé. Bien humblement, je vous invite à m’accompagner dans ma quête de sens et peut-être découvrirez-vous des «tours de main» qui pourrons devenir votre et vous aider à votre tour à explorer des textes qui vous questionnent.


D’abord, reprenons le cours des paroles : Jésus annonce l’accomplissement de la promesse faite par Isaïe (Is 61,1‑2) citée dans le passage d’Évangile de dimanche dernier (Lc 4,18‑19). Il en annonce l’accomplissement et toutes les personnes présentes l’approuvent. Les commentateurs des différentes traductions sont unanimes sur cette interprétation du déroulement des événements à part les frères Hurault (prêtres du diocèse de Versailles et traducteurs de la Bible des Peuples — BdP) qui soulignent une possible confusion dans la traduction au v. 23. En effet, ils font remarquer que la citation d’Isaïe par Jésus est incomplète. La fin du v. 2 d’Is 61 promet aussi un jour de vengeance divine à laquelle un bon nombre de contemporains de Jésus tenaient parce qu’ils s’en considéraient les bénéficiaires et souhaitaient la punition des peuples voisins et l’occupant romain qui les oppressait ou les avaient oppressés. Le peuple veut la revanche, alors que la vengeance de Dieu est le rétablissement de la création dans l’état de grâce original, donc l’arrêt de l’oppression des personnes vulnérables et de ses conséquences néfastes, ce n’est pas la punition des oppresseurs (même dans le Premier Testament). Les traducteurs de la BdP soulignent que cela aurait pu énerver certains. Ils ajoutent que l’expression «tous lui rendaient témoignage» (v. 23) qui se comprend par : «tous l’approuvaient» (interprétation unanime chez les commentateurs des différentes traductions), avec une forme grammaticale à peine différente pourrait se traduire par «tous protestaient contre lui». Ainsi il n’y aurait pas revirement de situation, mais escalade de la colère.


Il y aurait donc eu une mauvaise écriture de quelques mots de la part de Luc et tout s’expliquerait. Cependant, parmi les évangélistes, Luc est le plus lettré! Ce n’est qu’une hypothèse formulée par les commentateurs d’une seule traduction. Toutefois, elle mérite d’être retenue, car, à défaut d’apporter une réponse qui mettrait fin à toute recherche, elle apporte un éclairage.


Une autre interprétation de ce passage, unanime celle-là, est que Luc aurait procédé à la fusion de deux épisodes de la vie de Jésus : une prédication qui a eu un certain succès dans la synagogue de Nazareth et une ou plusieurs prédications où s’est manifestée l’hostilité de l’auditoire plus tard dans son ministère public. Pour corroborer cette piste, tous font remarquer que les passages parallèles chez Mt et Mc arrivent plus tard dans le récit de la vie publique de Jésus (Mt 13,54‑58 — derniers versets de la 1re moitié de l’Évangile selon saint Matthieu — & Mc 6,1‑6a — 2e tiers de l’Évangile selon saint Marc).


Nous serions alors en présence d’un passage de transition qui annonce succinctement ce qui va arriver : le rejet des Jésus par les gens de Nazareth annonce le rejet de Jésus par le peuple d’Israël. Cela nous fait découvrir les techniques d’écriture des auteurs antiques. Ils n’avaient pas de titres, parfois même de paragraphes, pas de ponctuation, ni de tables des matières ou d’index pour naviguer dans le texte et guider le lecteur. Cependant, ils utilisaient les répétitions et certaines structures de textes pour guider le lecteur par la main dans leur texte. Le passage d’aujourd’hui serait ce genre de texte.


Un indice dans le texte qui vient renforcer la thèse de la fusion d’événements qui se sont produits en des temps et des lieux différents, certains commentateurs soulignent que la mention d’escarpement n’est pas compatible avec la géographie de Nazareth.


Autre point de vue, tout personnel, un aspect du texte me semble faire écho à un épisode que nous avons vu précédemment : la visite des Mages.


En effet, si nous reprenons le cours du récit, Jésus annonce une année de bienfait (cf. v. 20) et son accomplissement (cf. v. 21) tous l’acclament (cf. v. 22) puis quelques-uns questionnent : «N’est-ce pas là le fils de Joseph?» (idem).


Cette question apporte un tournant : alors que tous se sont laissés étonnés, saisir par la Bonne Nouvelle, certains semblent vouloir reprendre pied sur terre. Non, ça ne peut pas être ça! Ce gars-là, on le connaît, c’est le p’tit à Marie et Joseph, comment croire qu’il puisse dire de telles affaires!


Cela expliquerait la réaction de Jésus qui ne serait pas adressée à toute l’assemblée, mais à ces personnes qui veulent se rassurer qu’elles n’ont pas entendu ce qu’elles viennent d’entendre. Car elles sont en train de se fermer à la grâce. Il me semble que ce point de vue sur le texte m’aide à comprendre la provocation par laquelle répond Jésus.


L’écho avec le récit de l’Épiphanie est que nous voyons illustré, là encore, que se replier sur nos quelques connaissances, sur nos réponses formatées nous coupe de la grâce.


Quand Jésus donne les enfants en maîtres spirituels, c’est leur capacité de s’émerveiller, de se laisser surprendre, de la multitude de questions qui les habitent qu’il donne en exemple.


Aujourd’hui, je n’aurai pas de réponse satisfaisante à mes questions, peut-être plus de questions que quand j’ai commencé cette exploration. Mais, j’ai la consolation de me voir en route, en quête. Peut-être qu’un jour je serai un véritable disciple. Et vous, que choisissez-vous? Le confort de la réponse toute faite ou les frissons de l’aventure du questionnement?


L’escarpement de Nazareth, peinture du XIXe s. de James Tissot (1836-1902), domaine public.

L’escarpement de Nazareth, peinture du XIXe s. de James Tissot (1836-1902), domaine public. 

Hic, nunc et semper

                                                                                           Pour ici, maintenant et pour toujours

                                     Commentaire de Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 — dimanche 23 janvier 2022


Qu’est-ce qu’une homélie ? D’où cela vient-il que les prêtres fassent une homélie pendant la messe ?


À la première question, on peut répondre simplement par : une homélie est un entretien familier qui actualise la Parole de Dieu.


Qu’une homélie soit un entretien familier exige que le propos de l’homélie soit accessible à chaque personne présente. Une homélie doit donc rester simple tout en n’étant pas simpliste.


Actualiser la Parole comporte deux dimensions. Premièrement, actualiser la Parole vise à démontrer la pertinence de Parole pour les personnes rassemblées ici et pour aujourd’hui. En effet, il peut être difficile à déceler en quoi une Parole prononcée il y a au moins 2 000 ans, dans un pays du Moyen-Orient qui a eu des cultures, des systèmes politiques et économiques si différents des nôtres, est bonne pour le temps présent, pour nous, ici et maintenant, même si cette parole est bonne pour l’éternité.


Deuxièmement, actualiser la Parole exige de transformer cette Parole de Dieu en actes. Ainsi l’homélie comporte nécessairement un appel au passage à l’acte inspiré par la Parole de Dieu.


Nul doute que le plus bel exemple d’homélie nous est donné aujourd’hui : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (Lc 4, 21).


C’est simple, pas simpliste, c’est court, c’est efficace. Ça dit ce que ça a à dire, c’est bon pour le temps présent où cette homélie a été prononcée et les paroles de cette homélie sont devenues des actes.


Bon ! Reconnaissons, quand même, que l’exemple vient de Jésus Lui-même !


Pour répondre à la deuxième question, d’où nous vient l’homélie, il faut remonter plus loin dans le temps que l’époque où Jésus foulait du pied la terre de Palestine. Bien que Jésus ait été, est et sera le meilleur homéliste, il n’a toutefois pas inventé l’homélie au sens où nous l’entendons.


En effet, si nous faisons abstraction du premier chapitre de la Genèse où une personne de confession chrétienne ne peut s’empêcher de « voir » Jésus à l’oeuvre pour rendre actuelle la Parole du Père, la première lecture d’aujourd’hui nous offre la meilleure compréhension de ce que pouvait être une liturgie de la Parole dans une synagogue et une homélie que la première incluait, d’après le Premier Testament.


« Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre. » (Ne 8, 8)


Rappelons-nous qu’Esdras lit les rouleaux de la Loi qui sont écrits en Hébreux. Or la langue courante des personnes constituant l’assemblée est l’araméen. C’est donc le rôle des lévites, d’abord de traduire la lecture puis d’offrir les meilleurs commentaires des plus célèbres rabbis du temps et des temps passés. Grâce à ce travail de traduction et d’explication des Lévites alors le peuple tout entier peut comprendre à son tour la Parole à laquelle il a été exposé.


« Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les Lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi » (Ne 8, 9).


Nous voyons maintenant Néhémie représentant le pouvoir politique, Esdras qui cumule deux fonctions au niveau religieux ainsi que les Lévites, inviter d’une même voix, le peuple à agir d’une façon conséquente à la Parole entendue. Si le peuple a une réaction aussi émotive, il faut se rappeler que c’est la première fois après le retour d’exil qu’il peut enfin réentendre librement la Parole de son Dieu.


« Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » » (Ne 8, 10)


C’est le conseil donné il y a 2 500 ans au peuple qui rentrait en terre promise de retour d’exil à Babylone. Se réjouir, partager la joie par le partage de la nourriture, ne pas accepter de se décourager par la difficulté des épreuves et se rappeler que le signe, le « symptôme », de la présence du Seigneur au coeur de nos vies : c’est la joie qui devient un rempart contre le découragement.


Il y a 2 000 ans quand Jésus rappelait l’« aujourd’hui » de la Parole de Dieu, il donnait à voir que cette Parole est vraie, qu’elle décrit la réalité, en rendant la réalité conforme à sa parole par son action.


Qui, aujourd’hui, est appelé à démontrer que la Parole de Dieu s’accomplit ? L’Église : c’est-à-dire nous. C’est à nous qu’il revient de poser des actions concrètes pour que les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle (l’Évangile), que les captifs de toutes sortes soient libérés (prisonniers, personnes enfermées dans leurs addictions, personnes victimes de harcèlement, victimes de manipulations, personnes opprimées, etc.) que les aveugles retrouvent la vue, qu’une année favorable accordée par le Seigneur (année jubilaire qui doit avoir lieu tous les 50 ans, pendant laquelle l’ensemble des richesses de la Terre promise doit être équitablement réparti entre tous les membres du Peuple élu) soit annoncée (cf. Lc 4, 18-19).


Christ enseignant à Capharnaüm, peinture de Maurycy Gottlieb (1856–1879), domaine public.

Christ enseignant à Capharnaüm, peinture de Maurycy Gottlieb (1856–1879), domaine public.

Un, deux, trois… party !

                                                       Commentaire de Jn 2, 1-11— dimanche 16 janvier 2022


Afin de faciliter la compréhension du commentaire, vous pouvez consulter une représentation du tableau comportant une meilleure définition que celle-ci sur le site du musée du Louvre :

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010064382


Dès que je pense à Dieu, deux considérations m’assaillent : la première, combien Il est grand, bon, puissant, beau et unique, puis la deuxième, comment Il m’appelle à de grandes choses et comment je ne suis ni à sa hauteur à Lui ni à celle de la mission qu’Il me confie.


Pourtant, le thème proposé par la liturgie d’aujourd’hui m’appelle à une considération tout autre.


En effet, ce dimanche inaugure, en quelque sorte, le temps ordinaire qui est dédié à nous faire méditer la vie publique de Jésus, son enseignement, ses rencontres, les miracles qu’il a accomplis, en mettant ce temps donc, la vie publique de Jésus sous tous ses aspects. Et c’est sous l’éclairage des noces que se fait cette inauguration.


Les noces symboliques de Dieu avec son peuple sont un thème fort dans la spiritualité issue du Premier Testament, comme on peut le constater dans la première lecture d’aujourd’hui, mais aussi dans la littérature johannique (textes attribués à saint Jean l’évangéliste) en prenant un éclairage nouveau, celui des noces de l’Agneau développé dans l’Apocalypse de saint Jean.


Par l’alliance voulue par Dieu avec son peuple et avec chacun de nous, présentée sous l’éclairage des noces, Dieu nous appelle à être son égal, nous considère déjà comme son égal.


Dans l’évangile selon saint Jean, les Noces à Cana sont introduites par une promesse que Jésus fait à Philippe et Nathanaël qui viennent de devenir ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1, 51). C’est, entre autres, ce qu’illustre le tableau de Veronese par la grande place laissée au ciel dans la composition et à ce va-et-vient qui semble incessant dans les escaliers à gauche et à droite qui évoquent de façon flamboyante l’échelle de Jacob et la promesse du bal des anges autour de Jésus. D’ailleurs Veronese place Jésus au point de fuite inférieur de sa composition comme si c’était lui qui orchestrait toute l’action qui se dégage du tableau. Le couple dont ce sont les noces, devenu presque accessoire, est relégué dans le coin inférieur gauche. En fait cet immense tableau ayant été commandé pour décorer un réfectoire de monastère pourrait être « complété » par des tables placées de façon symétrique replaçant ainsi le couple au centre de la nouvelle composition et faisant littéralement entrer les convives du réfectoire dans le tableau.


Pour diminuer les dimensions du tableau, l’artiste a légèrement faussé la perspective en utilisant deux points de fuite. Au point de fuite inférieur qui construit la perspective du sommet des édifices et des éléments supérieurs du tableau est placé Jésus. Le point de fuite supérieur qui construit la perspective des tables et éléments inférieurs du tableau tombe dans le ciel. Un commentateur d’art propose que les deux natures de Jésus soient symboliquement représentées par ces deux points de fuite : humaine par la représentation de la personne de Jésus et divine par le Ciel.


Entre ces deux points de fuite se trouve le centre du tableau, occupé par le découpage de la viande qui sera bientôt servie. Dans un trou de la balustrade, on remarque un vase qui servirait à recueillir le sang de la viande découpée. Cependant, cette scène semble tout autant évoquer un sacrifice. Cela fait le lien avec le thème des noces de l’Agneau qui ouvre une perspective sur l’au-delà et les conséquences du sacrifice de Jésus qui s’est offert en croix.


Si on cherche attentivement, on retrouve les six jarres manipulées par des serviteurs ou presque cachées dans l’ombre près des sièges où reposent des convives. Les commentateurs bibliques soulignent que l’utilisation du chiffre six par l’Évangéliste n’est pas anodine. En effet, six, c’est sept, chiffre symbolisant l’accomplissement sur terre, diminué d’une unité. Donc, le chiffre « six » symbolise l’imperfection. Ainsi, en inaugurant sa vie publique et le témoignage qu’elle va rendre par son premier signe à Cana, Jésus vient accomplir l’Ancienne Alliance. Jésus, par son sacrifice, rendra parfaite la Loi qui ne l’était pas. Le sacrifice de Jésus apporte le salut. C’est ce qui est graphiquement représenté par Veronese avec cette septième jarre qui recueille le sang du sacrifice, le sang de l’Agneau de Dieu, le sang du Christ. C’est aussi l’illustration de la réponse de Jésus à sa mère : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue » (v. 4). C’est probablement aussi l’illustration de l’indication temporelle que ces noces ont lieu un « troisième jour ». En effet, pour une personne de culture juive, c’est un troisième jour qui suit deux jours de purification que la Loi est donnée au Peuple Élu dans le désert (cf. Ex 19‑‑20). Pour une personne de culture chrétienne, immanquablement, le troisième jour fait encore penser au jour de la résurrection et l’heure qui « n’est pas encore venue » peut fortement évoquer l’heure à laquelle Jésus est élevé en croix. Or pour un disciple de Jean, voir Jésus élevé en croix en croix, c’est voir Jésus élevé en gloire. La boucle est bouclée en nous rappelant que le troisième jour est aussi le jour auquel Dieu s’est manifesté dans sa gloire à son peuple (cf. Ex 19, 16-19 et Ex 20, 18-21).


Cette courte médiation de certains aspects du tableau et du texte peut nous rappeler combien est grand le mystère de la foi.


Ces Noces à Cana, fort probablement, annoncent les noces de l’Agneau. Les noces en ce temps-là duraient quelques jours, jusqu’à sept d’après les exégètes.


Les Noces de Cana étant placées au septième jour de la « première semaine » dans le quatrième Évangile, annoncent en quelque sorte que le premier signe de Jésus qui a permis à ses premiers disciples de croire, qui se serait tenu au jour de repos de la semaine de la Création viendrait conclure celle-ci et inaugurer le ministère de Jésus sur terre. Ainsi, le ministère public que Jésus va accomplir va préparer les personnes qu’il aura rencontrées à vivre ces noces, à entrer dans l’alliance.


Pendant longtemps, nous avons appris à avoir peur de Dieu. Peut-être est-il enfin temps à apprendre à Lui faire confiance pour enfin l’aimer. Ainsi serons-nous prêts, à notre tour, à être invités aux noces de l’Agneau, d’égal à égal avec Lui.


Les noces de Cana, peinture de Paolo Veronese, XVIe s., domaine public.

Les noces de Cana, peinture de Paolo Veronese, XVIe s., domaine public.

Points de repère pour le 2e dimanche du temps ordinaire

                                                                                                        (dimanche 16 janvier 2022)


Le dimanche du baptême du Seigneur agit comme un pivot dans la liturgie dominicale : il conclut le temps de Noël et inaugure le temps ordinaire. Ce dimanche célèbre le passage de la vie cachée de Jésus à la vie publique qui s’est opéré par son baptême. Donc le dimanche du baptême du Seigneur est aussi le premier dimanche du temps ordinaire, même s’il n’en porte pas le nom. En effet, le temps ordinaire nous est donné par la liturgie afin de méditer la vie publique de Jésus, l’enseignement qu’il a livré, ses rencontres, les miracles qu’il a opérés.


Un temps pas si « ordinaire »


Le mot « ordinaire » ne semble pas approprié à la liturgie, surtout dans le sens québécois actuel du terme : quelconque, sans odeur, ni saveur… ni valeur. Rien dans la vie de Jésus ou de l’église ne peut être « ordinaire ». Pour comprendre l’usage de ce mot dans la liturgie, il faut revenir au sens premier du terme. Ce qui est ordinaire est ce qui suit l’ordre, ce qui est selon l’ordre. Ainsi la liturgie du temps ordinaire suit l’ordre. Ce qui est sous-entendu à cette affirmation est que l’ordre en question est celui dicté par les événements de la vie publique de Jésus. C’est l’organisation des évangiles synoptiques (Mt, Mc et Lc) qui dicte cet ordre puisque ces trois évangiles synthétisent en une année la vie publique de Jésus qui, selon saint Jean, a duré trois ans. Cela sert bien l’objectif de la liturgie qui vise à nous faire méditer l’ensemble du mystère de la foi en une année comme la liturgie juive le faisait avec l’organisation des lectures du Premier Testament à la synagogue.


Au commencement… du temps ordinaire


Le baptême de Jésus le fait entrer dans sa vie publique, il conclut le temps de Noël qui nous fait méditer l’enfance de Jésus, sa vie « cachée » pour inaugurer le temps ordinaire qui nous fait méditer sa vie publique. Il est alors logique que le deuxième dimanche du temps ordinaire fasse écho au baptême de Jésus en nous en indiquant les suites directes. C’est pour cela que de l’année A à C, la liturgie dominicale nous propose des extraits de l’évangile selon saint Jean qui est le seul à nous fournir à propos des événements qui ont directement suivis le baptême de Jésus, une information complémentaire au séjour au désert. Ce séjour au désert sera le passage d’évangile du premier dimanche du temps du carême.



Au commencement… du quatrième Évangile


Les exégètes s’entendent pour dire que le quatrième évangile commence par une introduction qui propose une relecture chrétienne du récit de la Création. Cette introduction (Jn 1, 1‑‑2, 11) est présentée sous la forme d’une « semaine » symbolique. Elle propose une relecture du récit de la Création et de l’Histoire Sainte à la lumière de la mort et de la résurrection du « personnage central » de l’Évangile : Jésus. Cette semaine symbolique du début de l’Évangile attribué à saint Jean commence au premier jour, avec le prologue (Jn 1, 1‑18). Il est suivi d’une série de quatre « jours » plus ou moins symboliques pendant lesquels Jean le Baptiste « rend témoignage » : Jn 1, 19‑28, puis Jn 1, 29‑34, puis Jn 1, 35‑42 et enfin son témoignage se prolonge dans l’appel par Jésus de nouveaux disciples (Jn 1, 43‑51). Ensuite arrive le premier signe accompli par Jésus, Jn 2, 1‑11 : les noces de Cana qui ont lieu un « troisième jour » qui vient clore cette « première » semaine symbolique.


La « semaine » du commencement


• « Jour 1 » (Jn 1, 1‑18) — prologue que Ray Brown qualifie d’hymne d’introduction en trois strophes (The Anchor Bible, vol. 29, 1966).

• « Jour 2 » (Jn 1, 19‑28) — Premier interrogatoire du Baptiste. Il répond (1) en exposant qui il n’est pas : il n’est pas le Messie (v. 20), ni le prophète Élie (v. 21), ni le prophète annoncé (idem) ; (2) puis en exposant qui il est : « la voix de celui qui crie dans le désert » (v. 23) ; (3) enfin en exposant les raisons pour lesquelles il baptise (v. 26‑28). Ces raisons comprennent un début de témoignage à propos du Messie de la part du Baptiste. Remarquons au passage, que le Baptiste parle du Messie comme s’il n’en connaît encore pas l’identité.

• « Jour 3 » (Jn 1, 29‑34) — Deuxième interrogatoire du Baptiste. Son témoignage porte maintenant sur Jésus : le début du v. 29 nous fournit l’information temporelle « Le lendemain », jour où le Baptiste identifie Jésus comme « Agneau de Dieu » (v. 29), l’homme qui vient derrière lui et qui passe devant lui parce qu’avant lui Il existait et que le Baptiste a reconnu quand il l’a baptisé, car il a vu « l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui » (v. 32). Jean le Baptiste conclut son témoignage en affirmant : « c’est lui le Fils de Dieu » (v. 34). Donc Jésus aurait été baptisé entre le témoignage de la « veille » et celui de ce « jour ».

• « Jour 4 » (Jn 1, 35‑42) — « le lendemain encore », le témoignage du Baptiste se prolonge et se conclut par l’envoi de ses propres disciples à la suite de Jésus.

• « Jour 5 » (Jn 1, 43‑51) — « le lendemain », le témoignage du Baptiste trouve son prolongement dans le fait que maintenant Jésus attire par lui-même des disciples.


L’indication temporelle qui arrive par la suite dans le texte de Jean est « le troisième jour » (Jn 2, 1). C’est le jour auquel ont lieu les noces à Cana (Jn 2, 1‑11). Si on compte les jours à la façon antique qui diffère de la nôtre puisqu’on ne connaissait pas le zéro :


• le 1er jour relatif à cette dernière indication « temporelle » correspond au « jour 5 » de la « première » semaine symbolique, car c’est le dernier jour qui a été mentionné avant l’indication temporelle de « troisième jour » dans le narratif de Jean ;

• le 2e jour donc au « jour 6 » qui n’est pas mentionné dans l’Évangile. Il a été probablement passé par Jésus et ses premiers disciples à voyager entre Béthanie-au-delà-du-Jourdain (lieu du baptême de Jésus) et Cana ;

• et enfin, ce 3e jour viendrait compléter cette « première semaine » puisqu’il en serait le « jour 7 ». Ainsi, dans cette « première semaine » symbolique, les Noces de Cana auraient lieu le jour du Shabbat.


On peut conclure que le Baptiste a rempli sa mission qui était annoncée aux v. 6‑8 du 1er chapitre : d’abord témoigner qu’il n’est pas la Lumière, ensuite il rend témoignage à la Lumière qui est Jésus et enfin à travers lui toute l’humanité est appelée à croire en Jésus.


Le deuxième dimanche du temps ordinaire


Comme nous l’avons dit précédemment, chaque année, au deuxième dimanche du temps ordinaire, l’extrait d’évangile est tiré du quatrième évangile :


• année A — Jn 1, 29‑34 — Jean-Baptiste identifie Jésus en tant qu’Agneau de Dieu et Fils de Dieu, un des jours qui suivent le baptême du Seigneur ;

• année B — Jn 1, 35‑42 — un deuxième jour parmi ceux qui suivent le baptême de Jésus, Jean-Baptiste identifie à nouveau Jésus en tant qu’Agneau de Dieu alors André et un autre disciple se mettent à la suite de Jésus, donc quittent Jean-Baptiste pour devenir disciples de Jésus ;

• année C — enfin Jn 2,1‑11 — les noces de Cana, le « troisième jour ». C’est à ces noces que Jésus opère le premier signe de sa vie publique. C’est ce jour-là que ses disciples crurent en lui (Jn 2, 11).


Le troisième jour


L’indication de troisième jour en Jn 2, 1 peut dérouter. En effet, à partir de quel événement le quatrième évangéliste compte-t-il les jours quand il fournit cette indication temporelle ? Nous en avons bien vu un décompte hypothétique précédemment, toutefois il a bien plus une valeur symbolique qu’il ne correspond à une chronologie au sens où l’entend la modernité.


L’auteur du quatrième Évangile, plus que les trois autres, a un langage très riche au niveau symbolique, ce qui inclut la symbolique des chiffres. Ainsi, la notion de troisième jour dans un esprit hébraïque fait nécessairement référence au jour de la rencontre avec Dieu, de la manifestation de sa gloire et de la préparation/purification qui la prépare (cf. Ex 19, 16). Pour les chrétiens, ce troisième jour est aussi celui de la résurrection. Contrairement à la peur des Hébreux dans le désert, la rencontre avec Dieu ne tue pas, elle (re)donne vie, elle suscite à nouveau en renouvelant la mission. La rencontre avec Dieu ressuscite.


Ainsi, placer les Noces de Cana un troisième jour crée symboliquement un lien entre cet événement et les rencontres divines ainsi que les manifestations de la gloire divine qu’elles occasionnent ainsi qu’avec le jour de la résurrection.


Des chiffres et des… jours


Quand Jésus annonce sa résurrection, c’est pour le troisième jour.


Les évangélistes sont unanimes : c’est le premier jour de la semaine que Jésus est ressuscité (Mt 28, 1, Mc 16, 1, Lc 24, 1 et Jn 20, 1). Si la création a duré à proprement parler six jours plus le septième, jour de shabbat, alors le premier jour de la semaine suivante est le huitième jour.


Conscient d’avoir manqué à de multiples reprises à ses engagements envers Dieu à cause de son péché, le Peuple Élu a découvert l’action rédemptrice de son Dieu. Dans les temps de désespoir à l’égard de lui-même, Israël a développé l’espérance d’une recréation ou nouvelle création qui viendrait rendre conforme la création à la volonté divine. Quand cette « création 2.0 » aurait-elle lieu ? Le huitième jour.


Si nous reprenons le cours du temps de cette première semaine, selon Jean, au premier jour est la création. Aux jours suivants est l’oeuvre rédemptrice de Jésus dont le Baptiste témoigne. Au jour de Shabbat, septième et dernier jour de la semaine, ont lieu les Noces à Cana qui annoncent les Noces de l’Agneau de l’Apocalypse.


À cette époque, des noces duraient plusieurs jours, jusqu’à une semaine, ainsi la résurrection qui est située au huitième jour inaugure l’au-delà de la création, de ce qui nous est donné à connaître, pour l’instant.


Les noces de Cana, peinture du XVIe s., de Juan de Flandes (1450–1519), domaine public.

Les noces de Cana, peinture du XVIe s., de Juan de Flandes (1450–1519), domaine public.

Ciel ! C’est ouvert !

                                      (Commentaire de Lc 3, 15-16.21-22 — dimanche 9 janvier 2022)


La première lecture de ce dimanche ne raisonne-t-elle pas comme un écho en vos oreilles, en vos esprits et en vos coeurs ? Si oui, c’est tout à fait normal. Car elle est au coeur de la prédication du Baptiste lors du 2e dimanche de l’Avent. En fait, elle est même la 1re lecture du 2e dimanche de l’Avent de l’année B.


Pourquoi cette route vient-elle nous hanter ce dimanche du baptême du Seigneur ? Parce qu’Il l’inaugure !


En effet, ce que nous expérimentons quotidiennement et de façon prégnante ces dernières années, les Juifs avant l’arrivée de Jésus l’expérimentaient aussi : la fermeture des Cieux ! la surdité de Dieu, son apparent désintérêt pour l’humanité.


Nous ne le voulons pas à l’Assemblée, nous ne le voulons pas dans nos écoles, ni dans nos hôpitaux : Il s’est barricadé au Paradis. Aucune communication n’est possible avec le Ciel : c’est fermé, barré.


Voilà ce que nous nous disons pour nous expliquer l’apparent abandon de Dieu.


Pourtant, Jésus a la clef. L’ouverture des Cieux, c’est le rétablissement de la communication. C’est l’inauguration du séjour de Dieu parmi nous : littéralement « l’Emmanuel ».


L’ouverture des Cieux est rendue possible par une action à la portée de toutes et tous, et plus spécifiquement de chaque baptisé(e) nous indique le contexte d’aujourd’hui. Cette action, c’est la prière. Voilà qu’« après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit » (v. 21).


La clé des cieux c’est la prière. Effectivement, seul Jésus est celui qui permet au Père de dire à propos d’un être humain : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (v. 22). Mais faire « ouvrir les Cieux » est à la portée de n’importe quelle personne baptisée, car si elle se met à prier alors le Seigneur lui répondra, donc les Cieux seront ouverts. Se mettre à prier, c’est inviter le Seigneur à venir dans nos coeurs, c’est préparer le chemin du Seigneur dans le désert de notre quotidien (cf. IS 40, 3).


Car si tout dans notre époque a de bonnes raisons d’éloigner le Seigneur, prier c’est Lui tracer la voie vers nos coeurs et Lui permettre de visiter notre temps.


photo de Friedrich Böhringer, 2014, certains droits réservés, licence CC-BY-SA.

photo de Friedrich Böhringer, 2014, certains droits réservés, licence CC-BY-SA.

Il ne suffit pas de savoir, il faut croire !

                                                                                                         Commentaire de Mt 2, 1-12

                                           (https://www.aelf.org/bible/Mt/2— dimanche 2 janvier 2022)


Ce temps de Noël est un temps de nostalgie, de souvenirs émus de ce que nous avons traversé, de ce que nous avons vécu dans notre tendre enfance. Un constat me vient : combien de fois ai-je entendu, par combien de professeurs, dire que « il ne suffit pas de croire, il faut savoir » ? Je ne saurais dire tant elles sont nombreuses. Puis un autre souvenir remonte : quand j’ai commencé à étudier en théologie, bien plus tard, j’ai vécu une immense frustration, j’avais plus de questions sur le sujet étudié à fin du cours que j’en avais au début.


Notre formation scolaire occidentale privilégie la connaissance sur toute autre activité humaine. Dans sa façon de faire, elle privilégie l’accumulation de savoirs comme la société de consommation nous encourage à accumuler des biens. En vue de quoi ?


Dans notre vie de foi, nous devons nous déprogrammer. Non pas que la rigueur scientifique soit à désapprouver. Non pas que l’ignorance ou la stupidité soient à glorifier. Cependant, ce qui est important n’est pas ce que nous savons, mais ce que nous croyons et comment nous le croyons.


Contrairement à « savoir », « croire » laisse une place au doute, à l’humilité que nous devons cultiver de reconnaître que ne comprenons pas tout et que nous ne comprendrons pas tout. Ainsi cela nous rappelle que nous sommes appelés à chercher pour mieux croire, pour grandir dans la compréhension des nombreux mystères, pour grandir dans la foi, dans l’espérance.


C’est exactement ce qu’illustre ce magnifique passage de l’évangile selon saint Matthieu : parmi tous ceux qui connaissaient le lieu de naissance de Jésus, aucun n’est allé l’adorer. Que ce soit Hérode, le « Tout-Jérusalem », les grands prêtres ou les scribes, aucun de tous ceux-là n’est allé à Bethléem. Seuls ceux qui cherchaient ont fini par trouver. Ils ont fait un long chemin. Ils ne se sont pas assis sur leur savoir, ils ont osé demander, consulter. Ils ont dû faire confiance à ce qu’on leur disait. Ils y sont arrivés, ils ont rencontré le Seigneur, le Roi des Juifs.


Cette prosternation aux pieds d’un bébé n’a rien eu d’anecdotique ou de nostalgique. Pour nous signifier combien les mages, ces « scientifiques » de l’époque ont été bouleversés, Matthieu souligne qu’« ils regagnèrent leur pays par un autre chemin » (v. 10).


Ils étaient si profondément changés intérieurement qu’ils ne pouvaient pas reprendre leurs anciens chemins, ils devaient en découvrir et en embrasser de nouveaux.


Notre grand défi dans la foi, ne serait-il pas d’apprendre à aimer avoir de bonnes questions car elles nourrissent notre espérance de bonnes pistes de réponses à venir et nous motivent à continuer à chercher, à cheminer ? Ce grand défi dans la foi, ne serait-il pas de permettre à Dieu d’affirmer à propos de nos vies : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5) ?


Chapiteau sculpté de la salle capitulaire de la Cathédrale Saint-Lazare d'Autun  photo Christophe Fi

photo Christophe Finot, 2006, certains droits réservés, licence CC-BY-SA.

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